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L’édito du Président Gérard Cerruti
Quid du millefeuille territorial ?
En France, l’une de nos spécificités, l’une de nos exceptions réside dans le « millefeuille territorial », et quelques chiffres vous suffiront pour en comprendre la complexité :
• Plus de communes que dans tout le reste de l’Europe ou qu’aux Etats Unis
• 600 000 élus territoriaux (majoritairement bénévoles) et 2 millions de fonctionnaires territoriaux.
D’où l’idée que le « dégraissage du mammouth » – expression chère à Claude Allègre en son temps, n’est guère facile à mettre en oeuvre, on s’en doute. Voilà pour la France ; qu’en est-il en Europe ? l’émergence du fait régional se confirme, notamment sur le plan économique et social.
C’est ce qui se passe en Italie. On en est d’ailleurs à la deuxième étape, puisque de nombreux pays vont commencer à fusionner leurs régions pour atteindre une taille critique
(Pays-Bas, Suède).
Et l’échelon communal est généralement le premier touché, souvent accusé d’être le plus dépensier. Ainsi, en Grèce, la réforme de l’administration locale a permis de diviser par trois le nombre de communes. En Allemagne, il en a été réduit de 7 % en quatre ans. L’Espagne a ainsi renoncé aux fusions, trop sensibles, au profit de regroupements intercommunaux, plus faciles à faire accepter.
C’est notamment grâce à cette coopération intercommunale qu’émergent un peu partout des métropoles (Portugal, Grande-Bretagne, etc.), dotées de pouvoirs économiques et politiques
accrus.
A contrario, les provinces ou les départements, hérités de l’histoire, semblent moins pertinents. Alors, que faire en France : clarifier les missions de chaque collectivité ? Supprimer des échelons ?
Baisser, à terme, le nombre des fonctionnaires ?
Privatiser certains services non régaliens ? en tout état de cause, c’est bien le volontarisme politique qui doit primer !
Gérard Cerruti,
Président de l’UPV