Implantée de longue date à Ollioules, la Clinique Saint-Martin est le 4e plus important établissement dédié à la santé mentale dans le Var. Elle fait partie du groupe Ramsay Santé, leader national et 2ème européen dans son domaine. Son directeur Franck Blanc, en poste dans le département depuis mi-2017, apporte des éclairages totalement d’actualité sur un secteur méconnu et en plein changement de paradigme.
Cela fait 35 ans que la Clinique Saint-Martin officie à Ollioules, au cœur d’un vaste parc boisé de 4 hectares, à proximité de Toulon, offrant un environnement qualitatif de séjour et de travail. Elle est une des 37 unités spécialisées en santé mentale du groupe Ramsay Santé, qui compte 140 cliniques au total, dans 6 pays, employant 36 000 salariés et 8 600 médecins. De quoi revendiquer le leadership national et le rang de deuxième européen. En matière de santé mentale, ledit groupe compte 5 implantations en Provence Alpes Côte d’Azur, dont 4 dans les Bouches-du-Rhône et Ollioules, donc. Cette dernière clinique totalise 89 lits en hospitalisation complète et 22 places de jour permettant de recevoir une quarantaine de personnes par roulement en demi-journées. En moyenne, ce sont 110 à 130 patients qui sont accueillis quotidiennement par 56 équivalents temps plein, 4 psychiatres libéraux, 1 médecin généraliste libéral. Soit 30 000 journées/an de soins psychiatriques relativement classiques s’agissant de troubles de l’humeur, addictions, psychoses. Equipes médicales, soignantes, paramédicales, assurent un suivi adapté au projet thérapeutique individualisé de chacun.
Se réinventer
« Nous intervenons le plus souvent sur des problématiques chroniques de santé mentale vis-à-vis de patients qui reviennent de façon récurrente et qu’il faut stabiliser », explique Franck Blanc.
« Sachant que dans le Var les besoins sont supérieurs à l’offre de soins, il s’agit de faire face tout en étant à la hauteur des attentes. Nous essayons de trouver des alternatives à l’hospitalisation complète, par des périodes courtes de jour ou de nuit afin de répondre au niveau élevé de demandes. Au regard d’un manque de psychiatres dans le département, il nous faut prendre en considération des souffrances qui ne peuvent attendre des semaines ou des mois un éventuel rendez-vous… ». Une situation qui s’est obligatoirement compliquée à la faveur de l’arrivée de la Covid et des confinements.
Dès le premier, au printemps, la Clinique Saint-Martin a constaté une forte hausse de demandes autour de troubles anxio-dépressifs multifonctionnels, principalement liés à l’isolement. « Etant toujours à flux tendus, il a fallu gagner en agilité pour essayer de trouver de la place à tout le monde. Cela fait d’ailleurs des années que l’on cherche à se réinventer, mais la montée en intensité est à présent incontestable », souligne le directeur.
Préparer l’avenir
Une situation qui perdure et fait naître des questionnements sur la suite.
« On entend de plus en plus, compte tenu des constats de dégradation sur ce plan au sein de la population, que la 3e vague de la Covid sera celle de la santé mentale », poursuit Franck Blanc.
« Cela nous fait un peu peur et en même temps nous interroge sur les solutions que nous pourrions trouver. Nous regardons ce qui se passe en Europe (l’appartenance à un groupe comme le nôtre est une chance en la matière), avec des centres de premiers secours en santé mentale par exemple, comme il en existe dans le public. C’est ensemble, établissements publics et privés, que nous arriverons à évoluer conformément aux attentes et au Projet territorial de santé mental (PTSM) qui est en gestation ». Le PTSM en question, qui doit en sortir à la suite d’un travail collectif sans précédent impliquant tous les acteurs du handicap et de la santé mentale (y compris issu du tissu associatif), devrait être validé en janvier par l’Agence régionale de santé (ARS) au lieu de juin initialement.
« Afin d’enrayer l’engorgement permanent, nous avons travaillé tous ensemble sur les problématiques en amont des hospitalisations, celles lors de phases aiguës de souffrance, ainsi que les prescriptions en aval, facilitant les conditions de sorties ».
En outre, une grande réforme nationale du financement de la psychiatrie voulue par l’Etat (qui a d’ailleurs nommé un délégué interministériel à la santé mentale) est en cours, même si elle a été différée d’un an (2022), associée à une réforme complémentaire des autorisations des établissements de santé. Un véritable changement de paradigme se profile à l’horizon des 5 prochaines années, auquel la Clinique Saint-Martin se prépare, tout en prenant toute sa part de réflexion.
Repères
Clinique Saint-Martin
Groupe Ramsay Santé
Etablissement privé de santé mentale
A Ollioules depuis 1965
Directeur Franck Blanc
56 équivalents temps plein
4 psychiatres libéraux
1 médecin généraliste libéral
30 000 journées/an de soins psychiatriques
110 à 130 patients quotidiennement
Hospitalisation complète et soins de jour
5,8 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel
Adresse : 862 Chemin de Faveyrolles 83190 Ollioules / Tel :04 98 00 31 00