Conjointement au label scène nationale, le Théâtre Liberté et Châteauvallon partagent désormais une direction commune, exercée par Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling. Les deux lieux culturels de renom ne fusionnent pas pour autant, même si les idées foisonnent pour les harmoniser, dans le respect de chaque identité.
A la demande des autorités communes de tutelle*, Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling ont élargi ces derniers mois leur co-direction du Théâtre Liberté et à celle de Châteauvallon, suite à la vacance en la matière au sein de ce Centre national de création et de diffusion culturelles. Outre un label scène nationale partagé, les deux établissements ont en commun leur pluridisciplinarité et un rayonnement dépassant le territoire métropolitain. Le projet conduit au Liberté depuis 6 saisons suit les chemins de la réussite car il s’inscrit dans sa promesse artistique, populaire, accessible et méditerranéenne, dépassant le champ du spectacle vivant pour mieux diversifier l’offre culturelle. Ce même état d’esprit est insufflé désormais à Châteauvallon, dans un souci de pérennisation de son ambition originelle. « Il s’agit d’harmoniser les deux lieux, ce qui ne veut pas dire fusion. Chacun gardera sa spécificité », revendiquent avec force de conviction les co-directeurs, qui ont pris acte de leur nouvelle mission et entendent travailler à une mise en scène territoriale profitable à tous, des milieux artistiques diffus ou en résidence jusqu’aux populations, en passant par le monde entrepreneurial. Partant du principe que l’attractivité culturelle n’est pas dissociable de la société civile ni du développement économique, la dynamique sera collective ou ne sera pas.
Ainsi, dans la perspective d’un contrat d’objectif sur 3/4 ans à présenter en juin 2019 concernant les deux structures, le travail de réflexion partagée – voire de fertilisation croisée – entre les équipes a commencé. A savoir une trentaine de personnes au Liberté, une vingtaine à Châteauvallon, hors intermittents.
Changement de paradigme culturel
« Il est intéressant d’échanger nos bonnes pratiques, de comprendre par le dialogue l’organisation de chacun, comment la rendre efficiente afin de mieux servir la création artistique, les actions culturelles, l’attractivité du territoire », précisent Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling. Ce dernier illustre leur philosophie dispensée au Liberté en prenant à dessein l’ouvrage de la philosophe Simone Weil « Conditions premières d’un travail non servile ». « L’histoire qui s’est écrite ici en quelques années dépasse nos espoirs, en particulier sur le plan humain. Cette œuvre d’équipe (nous) rend heureux, chacun se prend en main avec responsabilité. C’est palpable, physique, permanent et progressif. On ne peut pas défendre des idées, émettre des questionnements sociétaux, sans les appliquer à nous-mêmes. D’autant que cela permet de progresser dans la façon d’être, de manager, de faire confiance. Cela a du sens et il est cohérent d’essayer d’avancer avec intelligence en partageant avec Châteauvallon nos expériences, nos envies, nos appréciations de nos lieux de vie… ». Le changement de paradigme culturel est par conséquent en ordre de marche, richement nourri de complémentarités et potentiellement de valeurs ajoutées.
Né en 1964 autour d’un fortin du XIe siècle, niché dans une pinède de 8 hectares à Ollioules, disposant d’espaces intérieurs et d’un amphithéâtre de plein air servi par la magie des pierres, Châteauvallon accueille jusqu’à présent 50 000 personnes sur ses spectacles vivants. Calibré au chausse-pied en rez-de-chaussée d’un des plus beaux immeubles toulonnais, sur la place de la Liberté, le théâtre éponyme est un autre joyau dont l’écrin capte l’attention de 90 000 spectateurs par an à la faveur d’une programmation très éclectique. L’offre cumulée et pensée de concert, bien que différenciée, peut ériger localement de nouvelles règles de l’art, et la manière qui va avec.
Reste à écrire cette histoire, à y croire ensemble. « L’espérance est un risque à courir », écrivait Georges Bernanos dont l’œuvre est mise à l’honneur au Liberté en cette rentrée…
* Les partenaires institutionnels du Liberté sont la Métropole TPM, l’Etat, la Région, le Département, la ville de Toulon
Repères
Le Liberté
Scène nationale
Salle Albert Camus de 701 places
Salle Daniel Toscan du Plantier de 132 places
Salle polyvalente Fanny Ardant de 115 places
Lieu de coproduction
Hall d’exposition et bar du théâtre
90 000 spectateurs par an
Ressource humaine : 30 personnes
Grand Hôtel – Place de la Liberté
83000 Toulon
04 98 00 56 76
contact@theatreliberte.fr
www.theatre-liberte.fr
Châteauvallon
Scène nationale
Amphithéâtre de plein air de 1167 personnes
Théâtre couvert de 405 personnes
Scène/Studio de 90 personnes
Lieu de coproduction
Bar du théâtre
50 000 spectateurs par an
Ressource humaine : 20 personnes
795 Chemin de Châteauvallon
83190 Ollioules
04 94 22 02 02
www.chateauvallon.com
O.R.