Ce qui touche le cœur économique se grave dans «  le mémoire  »…

Chef d’entreprise à Draguignan et Fréjus, impliqué à l’Union Patronale du Var, en quête permanente de connaissances et d’efficience, Rémy Rouvier Reynier a analysé le « développement économique des entreprises varoises » à la faveur d’un mémoire de master. Une belle maîtrise des éléments et de leur contexte.

Puiser l’inspiration dans la connaissance est un des préceptes érigés en vertu par Rémy Rouvier Reynier, jeune chef d’entreprise inspiré lui-même, créateur de sa franchise Mail Boxes ETC à Draguignan et dirigeant d’Inter Médical Focse à Fréjus, suite à une reprise. Passionné d’économie, il poursuit sa démarche formatrice par un master en économie des organisations, en distanciel à la Faculté de Grenoble, dont la première année a été sanctionnée par un mémoire sous l’intitulé « Développement économique des entreprises varoises ».

Un travail précis, étayé de données de terrain sur le Var, de recherches ciblées sur la base de grandes théories économiques générales appliquées à nos singularités géographiques, culturelles, touristiques, industrielles, agricoles, de services, d’enseignement… Un document contextualisé de 60 pages, alliant théories et pratiques, posant la problématique identitaire en fil rouge du développement des entreprises, en l’occurrence varoises, sur leur territoire. En d’autres termes, comment les TPE et PME du département peuvent-elles tirer parti des spécificités de leur environnement pour renforcer leur croissance et en corollaire être économiquement moteurs ?

Jouer la carte d’identité

« Il y a beaucoup d’idéologies différentes sur le sujet, qui se complètent », explique Rémy Rouvier Reynier, qui a notamment mis en exergue trois d’entre elles au fil du temps. « Le concept de districts industriels soutenu par Alfred Marshall à la fin du XIXe, pôles de compétitivité structurés autour d’un secteur d’activité dans un espace donné, s’appuie sur l’identité locale, que l’on retrouve par exemple en Italie du Nord. La notion de systèmes productifs localisés (SPL), dérive des districts, basés sur les économies d’échelles en réseaux ou clusters territoriaux, prône la mutualisation au profit d’une dynamique commune. La théorie de l’économie résidentielle, appelée aussi présentielle, est une approche par la demande et la propension à consommer de plus en plus présente dans le Var et la région, regroupant les biens et services visant à satisfaire les besoins des personnes vivant sur un territoire, qu’elles soient résidentes permanentes, secondaires ou touristes, sans forcément passer par la production. Il n’y a pas de vérités absolues, cela se complète par une politique cohérente de l’offre et de la demande », analyse-t-il, tout en passant en revue de détail nombre de modèles, de facteurs, de définitions, de comparatifs régionaux. La valorisation de l’identité territoriale apparaissant comme une tendance partagée pour différencier ses produits sur les marchés nationaux et internationaux, pour attirer des talents et des investisseurs.

« En valorisant cette identité, les entreprises peuvent non seulement renforcer leur positionnement, mais aussi participer à la préservation et à la promotion du patrimoine régional, créant ainsi un cercle vertueux de développement économique et culturel pour les acteurs économiques locaux ».

Stimuler l’attractivité par la compétitivité

Faisant le constat d’une nécessité de réindustrialiser, le Var comme le reste de la France, pour préserver notre souveraineté, il plaide conjointement pour un renforcement de la compétitivité permettant de stimuler l’attractivité. Afin de créer « un écosystème favorable au développement et à l’innovation entrepreneuriale, il considère comme essentiels les liens étroits entre la gouvernance publique, en premier lieu les collectivités, les entreprises et leurs représentants, parmi lesquels l’Union Patronale du Var dont il est membre du bureau au sein de la délégation dracénoise.

Afin d’illustrer concrètement ses écrits, Rémy Rouvier Reynier a étudié les cas de plusieurs entreprises aux profils et secteurs différents. A savoir, l’Avenue 83 à La Valette s’agissant du commerce couplé à la restauration et aux loisirs (vaste centre commercial à ciel ouvert) ; Aqualand Fréjus, parc touristique de divertissement ; CNIM à La Seyne, poids lourd en systèmes industriels français de dimension internationale (défense, énergie, industries de pointe) ; et le Château de Berne à Flayosc, grand producteur, négociant et exportateur de vins Côtes de Provence, dont le domaine accueille également un vaste ensemble d’hôtellerie-restauration haut de gamme.

Enfin, son mémoire est assorti de recommandations pratiques pour les entreprises et vis-à-vis des politiques publiques, incluant le renforcement de formations adaptées aux attentes du territoire, histoire de privilégier - là aussi - les circuits courts en matière d’emploi.

Une exploration de « maître » en économie des organisations…

Ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire