Salle comble ! Pour sa 12e cérémonie des TOP 500 de Var entreprises, l’UPV a rassemblé plus de… 500 personnes au Club House du Rugby Club toulonnais, et un invité de référence dans le syndicalisme patronale, Patrick Martin, nouveau président national du MEDEF.
On ne reçoit pas tous les jours le président national du MEDEF, en l’occurrence Patrick Martin, élu depuis peu (juillet), et avec lequel Véronique Maurel, présidente de l’Union Patronale du Var, avait pu échanger en février dernier, avant même sa candidature. Une prise de contact manifestement appréciée de part et d’autre. La preuve avec cette venue en terre varoise le 12 décembre, à la faveur de la soirée du TOP 500 de Var entreprises honorant celles et ceux qui sont au Top des différents palmarès de l’entrepreneuriat dans le Var, et mettant plus largement « en avant le travail et la résilience de tous les chefs d’entreprises. « Le fait de se retrouver, de créer de la cohésion, entre nous, nous rendra plus fort et du coup plus écouté, j’en suis persuadée. L’UPV que je préside est là pour cela ! L’UPV est là pour porter et défendre notre parole et nos intérêts, respecter nos valeurs », a revendiqué d’entrée de soirée Véronique Maurel, annonçant en outre la montée en puissance du militantisme syndical patronal dans le Var avec la mise en place de l’académie des mandataires (l’UPV en compte 800 !). Conjointement à Patrick Martin et à Bernard Lemaître, hôte du jour dans son splendide Club House du RCT, la présidente a chaleureusement remercié les équipes du groupe UPV qui travaillent dans l’exigence qualitative, les dirigeants, acteurs économiques et de la vie publique, venus en très grand nombre pour l’événement (plus de 500), ainsi que la médecine du travail dans le Var, Odalia Santé, partenaire d’un soir et depuis toujours, fondée par les chefs d’entreprise de l’UPV il y a 80 ans !
Santé au travail
Yves Kerboriou, directeur général d’Odalia, représentant son président Joël Oros, a rappelé combien « le travail c’est la santé » et ce qu’il faut faire pour la conserver. Tout du moins ce que fait Odalia pour l’améliorer. « Cela fait 80 ans que l’on s’occupe de la santé des salariés, mais si l’on veut que les entreprises soient en bonne santé, il faut que leurs dirigeants le soient aussi. Ce sont les entreprises qui participent au fonctionnement d’Odalia par la cotisation. Nous faisons aussi de la prévention primaire afin de réduire la maladie professionnelle et les risques d’accidents, de même qu’un travail de maintien en emploi le plus longtemps possible dans les meilleures conditions ». Le tout en lien avec le service Enosys de psychologues et d’assistantes sociales de l’UPV qui intervient au sein d’Odalia et pour ses adhérents. Yves Kerboriou a annoncé une montée en compétences et en effectifs de terrain, une offre efficiente et novatrice, en particulier s’agissant du chef d’entreprise, et s’est engagé à délivrer un service de qualité à la hauteur des attentes !
Intérêt général
La qualité et la hauteur de vue étaient également au rendez-vous de l’intervention de Stéphane Benhamou, président adjoint de l’UPV, président du MEDEF Var, mettant en exergue les valeurs partagées des entrepreneurs qui construisent les hommes, en premier lieu l’humanisme, l’engagement de proximité, le militantisme du MEDEF dans les territoires. « Ce qui nous anime Véronique et moi, c’est l’engagement, c’est la proximité, c’est de pouvoir être à vos côtés amis entrepreneurs, c’est de pouvoir travailler au plus près de vos aspirations, de vos préoccupations. Nous, entrepreneurs, et l’ensemble de nos collaborateurs agissons pour défendre l’employabilité, offrir l’opportunité de s’épanouir par son travail. Nous sommes au service de l’intérêt général. C’est nous qui le portons, c’est tout le sens de notre engagement ». Et de saluer les entrepreneurs présents, « vous créer, vous innovez, vous recrutez, vous veillez à la qualité de vie au travail. Bravo à vous pour votre action, vous exaltez le plaisir d’entreprendre ! ».
Un plaidoyer pour l’entreprise et le syndicalisme patronal, suivi par un long échange avec Patrick Martin, président du MEDEF national, consécutivement à la remise d’un trophée « maison ». Un moment privilégié et rare de macroéconomie, sur le militantisme, la proximité territoriale, la souveraineté alimentaire et globale, la réindustrialisation, la relation école/entreprise. Autant de sujets consubstantiels à l’ADN des intervenants et de beaucoup de personnes dans la salle. Partageant avec convictions les propos engagés et étayés par son expérience de terrain de Stéphane Benhamou sur le rôle d’intérêt général de l’entreprise, le président Martin a affirmé que son « image n’a jamais été aussi bonne », au point que « 80% des gens pensent que l’entreprise est la solution aux défis. L’entreprise, c’est la performance économique sans laquelle rien n’est possible ». Raison de plus pour mettre en place les conditions de cette performance. S’agissant du militantisme cher aux deux présidents comme à Véronique Maurel, Patrick Martin a plaidé pour « l’intelligence collective » qu’il permet, réaffirmant ses avancées essentielles au sein du patronat, tandis que Stéphane Benhamou a incité les dirigeants à s’engager.
Souveraineté
Patrick Martin a également assumé son parcours de président d’un MEDEF départemental puis régional et maintenant national, une originalité sur ce plan qui lui donne une autre lecture de la proximité, laquelle « nous fait gagner en compréhension des situations, en réactivité et en collectif », a-t-il affirmé, saluant « l’évolution de l’Etat vers plus de pouvoirs octroyés à ses représentants déconcentrés, même s’il y a beaucoup à faire ». Un territorialisme forcené qui ne l’empêche pas de mettre l’accent sur la dimension européenne, « car il faut être présent à tous les échelons de décision ».
S’agissant de la souveraineté alimentaire, combat que Stéphane Benhamou mène depuis une douzaine d’années et « sur lequel nos dirigeants ont laissé filer, ce qui nous place dans une situation dramatique », Patrick Martin a élargi le propos à la souveraineté de manière générale, car « c’est de notre responsabilité d’imposer un principe de cohérence des décisions publiques ». Il a dénoncé sur le sujet des incohérences : « au moment où on doit faire évoluer qualitativement et quantitativement nos productions agricoles, l’Union Européenne, sous une logique environnementaliste, a imposé la réduction des surfaces agricoles. Cela crée de vraies tensions. Difficile, là, de gagner en souveraineté alimentaire ». Il a mis en exergue l’absolue nécessité de gérer nos contradictions, y compris en matière industrielle, pour nous exonérer de nos dépendances sur les matières premières, notamment vis-à-vis des Chinois. « Il ne s’agit pas de mener de croisades, mais on ne peut pas nous demander tout et le contraire de tout ». La croissance sera pour lui la condition de la transition environnementale, expliquant le choix controversé de croissance frugale ou de décroissance. Laquelle « ne nous permettrait pas de relever le défi climatique ». Evoquant aussi la Loi climat et résilience, « votée dans l’allégresse sans étude d’impact ni environnementale, car dans le débat public la moindre voix dissonante est suspecte. Gare aux conséquences du ZAN (NDLR : zéro artificialisation nette des sols, échéance 2050) qui empêche tout foncier disponible pour l’industrie ou le logement. La France est un collectif, l’entreprise est un collectif, si on ne fait pas de pédagogie, on s’expose à des fractures ».
Stratégies partagées
Sur la réindustrialisation, après le travail exemplaire mené avec les services de l’Etat souligné par Stéphane Benhamou, tout en saluant la sous-préfète Agnès Bonjean présente à la soirée TOP 500, Patrick Martin a étayé son combat contre « les forces d’empêchement ». « La désindustrialisation de la France est une erreur monumentale, la réindustrialisation est d’intérêt national. Attention à l’empreinte carbone des produits fabriqués ailleurs et que l’on importe... Il faut des stratégies nationales partagées avec les entreprises et que les conditions de la compétitivité soient remplies », considérant que, « malgré des avancées considérables, et le MEDEF n’y est pas pour rien, nous sommes le pays où les entreprises sont les plus taxées au monde ».
Enfin, sur le thème des relations écoles/entreprises, le président Martin a rappelé le rendez-vous avec Gabriel Attal mi-novembre, première venue d’un ministre de l’Education Nationale au MEDEF. « Les symboles ont un sens. Nous ne pouvons pas, nous entrepreneurs, déplorer à juste titre nos difficultés de recrutement et ne pas à un moment donné faire cet effort supplémentaire de participer à l’orientation des jeunes, à leur accueil ». Il a dénoncé le déni national à propos des lycées professionnels, constatant que 600 à 700 000 jeunes qui en sortent ne sont pas en emploi un an après, parce que souvent, par méconnaissance, ils sont orientés vers des formations qui n’ont pas de débouchés. « C’est l’intérêt des entreprises, des jeunes, de leurs familles et aussi l’intérêt sociétal et politique de s’impliquer. Mobilisons-nous beaucoup plus pour accueillir les stagiaires, soyons accueillants avec eux », s’est-il engagé, faisant le lien avec l’emploi des seniors à l’autre bout du spectre professionnel, concernant les dernières années d’activité dont il faut se préoccuper. « Faisons travailler tous ceux qui en ont envie », a-t-il conclu.
Proximité récompensée
Une soirée d’ailleurs conclue par la découverte de la « UNE » du guide TOP 500 2023 et par la remise de deux trophées d’honneur surprise. L’un à Bernard Lemaître pour son investissement dans le Rugby Club Toulonnais, ainsi que dans l’exceptionnel hub sportif et économique, unique en France, dont le Club House et le restaurant lounge le Muguet qui a accueilli ensuite les convives, le tout en connexion directe avec la pelouse et une partie des entrainements. Une fierté au sein de la Métropole et un écrin pour le RCT. L’autre à Xavier Cantillon en sa qualité de dirigeant du plus ancien adhérent à l’UPV (depuis le 15 décembre depuis 1941), la société Baumier créée en 1898. Une entreprise de proximité, ancrée dans son territoire, incarnant l’industrie durable (experte en procédés de soudage), l’emploi, la chance donnée à l’apprentissage, l’engagement fidèle dans un syndicat patronal et utilisant intelligemment ses services. Tout un symbole, compte tenu des thématiques évoquées, d’un entrepreneuriat exemplaire et de son temps, quand bien même il passe.
Parcours, portraits, sens de l’engagement des mandataires et personnes impliquées dans la vie publique varoise, enrichis de mises à l’honneur de femmes « influentes ».