Retour de maladie : changer le regard

On est souvent plus fort que ce qu’on l’on croit et plus fragile que ce que l’on dit… Le retour de longue maladie des salariés fait l’objet d’un accompagnement sensible de la part des assistantes sociales du service Enosys de l’Union Patronale du Var.
« La loi Santé du 2 août 2021 a renforcé la prévention de la désinsertion professionnelle et fait du maintien en emploi un enjeu majeur », explique Audrey Laguens, assistante sociale au service Enosys de l’Union Patronale du Var. L’attention est d’autant plus importante au retour d’un arrêt-maladie conséquent, sachant que la réflexion est globale. Les aides matérielles à la personne inhérentes à son arrêt, à sa maladie et à la baisse de ses ressources en fonction de la longueur de temps d’interruption de son activité, se situent au croisement d’apports divers. A savoir sécurité sociale, assurance, prévoyance, mutuelle, mais aussi associations comme la Ligue varoise contre le cancer, et autres soutiens dans le cadre professionnel.
Si l’acte de reprise est encadré par la médecine du travail, Odalia en l’occurrence dans le Var, y compris dans le cadre de la cellule maintien en emploi déployée de façon partenariale, avec la participation active d’assistantes sociales de l’UPV, un accompagnement au retour est plus que recommandé. « Il convient d’inciter les salariés directement concernés ou les proches aidants d’une personne malade qui reprennent l’activité à demander de l’aide, justement, en particulier sur le plan psychologique. Outre la peur de perdre son poste, ou pire, son travail, les craintes les plus fréquentes portent sur la performance et le manque de légitimité. En fait, il s’agit de reprendre confiance en soi ».
Créer les meilleures conditions
Dans les grands groupes, le repérage est plus simple et plus direct, en lien avec la direction des ressources humaines. Audrey Laguens établit le contact sur le sujet dès l’arrêt de travail avec les établissements conséquents où elle assure des permanences. S’agissant des plus petites entreprises, ses collègues passent en règle générale par la cellule maintien d’Odalia et/ou facilitent la mise en relation avec le maillage associatif.
« Globalement, il s’agit de contribuer à créer les meilleures conditions du retour à la vie professionnelle, et pour cela d’être vigilant sur la notion d’isolement. Il est fréquent de retrouver les mêmes freins que ceux du proche aidant qui n’ose pas se confier sur le plan personnel et faire part de ses soucis par un excès d’appréhension des conséquences professionnelles. Pourtant, il existe un large spectre de dispositifs permettant de ne pas être seul, sur le plan financier, concernant la reconnaissance d’un handicap si besoin, en matière de solidarité aussi, via des congés dédiés le cas échéant… ».
Sensibilisation dans l'entreprise
Chaque structure est singulière dans sa prise en considération, chaque personne également, raison de plus pour ne pas courir le risque de rester sur une fausse idée reçue et de passer à côté d’une simplification de vie, surtout si elle est perturbée, y compris dans sa famille.
« La question du retour après un long arrêt est une thématique récurrente que nous rencontrons au sein d’Enosys », soutient en connaissance Anissa Payan, responsable de ce service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail. « Nous participons activement, et depuis longtemps, à la sensibilisation des chefs d'entreprise en même temps que des personnes potentiellement touchées car des tabous demeurent. Il faut encore et toujours changer le regard. Ce n’est pas parce que quelqu’un est malade qu’il a moins de compétences. L’adaptation du poste aux circonstances est souvent le plus court chemin vers le retour à une vie « normale ». La bienveillance permet d’accélérer la reprise de confiance et la réintégration dans l’entreprise », précise-t-elle.
La vie est l’adaptation continue de relations internes à des relations externes
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.










