Assistante sociale et sociable du service Enosys de l’UPV, Audrey Laguens rend les relations humaines faciles, animée par l’envie de procurer du bien-être à l’autre, de trouver des solutions, de développer l’autonomie, dans un grand dessein d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
« C’est difficile de soutenir l’autre si l’on n’est pas bien soi-même », affirme Audrey Laguens avec le large sourire qui la caractérise en même temps qu’il résume son approche du métier d’assistante sociale, et de la vie d’une façon générale. Difficile aussi de prôner pour autrui un état d’esprit s’il nous est étranger. Ce qui n’est pas son cas, loin s’en faut. Fille d’une assistante familiale, elle côtoie dès le plus jeune âge des petits camarades issus de l’aide sociale à l’enfance, lui permettant « d’observer très tôt que l’existence n’est pas toujours égalitaire et équitable ». De quoi lui donner envie plus tard d’aider des personnes vulnérables, mais avec un certain recul, se gardant bien d’une obligation quotidienne et permanente qui fait courir le risque de devenir contrainte.
Diplômée d’Etat assistante de service social en 2015 à la Croix-Rouge d’Ollioules, elle choisit ainsi la voie qui lui correspond le mieux, « avec le souhait de tendre la main à celles et ceux qui pourraient en ressentir le besoin, d’être là pour un soutien particulier ou complet ». Sincère aussi. Cela n’empêche pas de segmenter pour se protéger, afin de retrouver une vie « normale » le soir en famille, même si ce n’est pas toujours aisé au regard des problématiques inhérentes au métier.
Intelligence de situation
La première année d’activité d’Audrey Laguens annonce la couleur de sa future polyvalence, puisqu’elle l’exerce à l’action sociale des armées, au sein de la Base Navale de Toulon, sur le porte-avions Charles de Gaulle. Une entrée en matière un peu exceptionnelle, lui donnant l’opportunité de s’aguerrir très vite s’agissant des questions familiales, de logement, de budget, de santé, de vie au travail, de handicap…, sur un large spectre de situations. Son expérience intéresse l’Union Patronale du Var, et vice-versa, à la faveur d’un premier contrat à temps partiel mi-2017 qui s’est élargi depuis, sous la conduite bienveillante et participative d’Isabelle Innocenti, la responsable du service Enosys d’assistantes sociales, de conseillères en économie sociale familiale et de psychologues du travail. En outre, son appétence pour le droit s’affine, au point de faire le lien sur nombre de dossiers avec le service juridique de l’UPV, augmentant l’expertise « maison ».
Plusieurs jours par semaine, elle est détachée in situ auprès de grands groupes adhérents au sein desquels elle peut déployer ses connaissances d’assistante sociale enrichies de sa double maîtrise de la sphère privée et de la fonction publique d’Etat. « Le travail d’écoute et de résolution potentielle de difficultés des salariés, touchant conjointement leurs ascendants, descendants, conjoints, s’accompagne d’échanges avec les syndicats et la direction ». L’objectif commun réside dans le bien-être au travail, considérant que la neutralité de l’assistante sociale facilite la prise en considération dont elle fait l’objet par l’ensemble des parties. Une valeur ajoutée pour l’entreprise que le syndicat patronal porte fièrement.
Veille sociale
« Maintenir l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est en cœur de cible, de même que faire gagner les salariés en autonomie. Dans notre profession, c’est la base. C’est très intéressant de pouvoir prendre ainsi tous les éléments dans leur globalité, de co-construire ensemble un plan d’actions, d’installer de la confiance, ce qui est nécessaire, indispensable même, pour être suivie dans ses préconisations. C’est valorisant. Tout ceci repose sur le dialogue, l’échange, sans jugement, faisant progresser chacun à son rythme et dans sa temporalité ». L’observation, croisée avec la veille sociale qui maintient sa curiosité naturelle toujours en éveil, fait aussi partie des prérequis du métier et des qualités d’Audrey éprouvées au plus près du terrain. « Les mentalités évoluent. Les nouvelles générations n’ont pas ou plus la même valeur travail. L’enjeu a changé. Aujourd’hui, de plus en plus, c’est l’entreprise qui s’adapte aux désirs des salariés et non plus l’inverse. La qualité de vie et des conditions de travail est recherchée en priorité. A défaut, les salariés s’en vont ».
Son apport et celui de ses collègues sont d’autant plus à propos pour faire accepter ce changement de paradigme à tous les niveaux de la ressource humaine et co-construire là aussi la relation au travail de demain, situant tout le monde dans l’espace et le temps. Ce qu’elle s’applique parfaitement à elle-même…
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.