Business Game, un jeu qui en vaut la chandelle  !

Beau succès pour la 4^e édition du Business Game de l’Ecole de la 2^e Chance du Var, sur le campus de La Garde. 150 jeunes de la région, et au-delà, soutenus par une cinquantaine de coachs dirigeants d’entreprise, ont fait preuve de créativité, mettant de l’intelligence à tous les étages.

« Vous incarnez l’avenir. C’est vous qui allez construire la France et l’économie de demain. Pour cela, vous allez gagner en assurance comme vous l’avez fait de manière accélérée à l’occasion de ce Business Game 2025. Ne vous découragez jamais », a notamment adressé aux jeunes Véronique Maurel, en préambule du grand final de l’événement, le 7 novembre. La présidente de l’Union Patronale du Var, qui adosse l’E2C 83 et ses 6 campus, a également fait passer un message aux jeunes femmes : « soyez indépendantes financièrement afin de pouvoir faire vos choix réels dans la vie. Je suis l’exemple que l’on peut y arriver ! ».

Durant 3 jours, sous la conduite éprouvée de Mathieu Carrelli et Arnaud Blache au sein d'une E2C Var dont les effectifs étaient mobilisés sur tous les fronts, nombre d’encouragements à essayer, à persévérer, à travailler en équipes conjointement de façon ludique et sérieuse ont été prodigués par des accompagnants et dirigeants à quelque 150 « apprentis créateurs » d’entreprises, d’associations ou d’événements ». Lesquels étaient épartis en teams de 5 personnes, en provenance des Ecoles de la 2e Chance de toute la région Provence Alpes Côte d’Azur, en l’occurrence de Marseille, Nice, Avignon, Gap, Manosque et bien entendu des sites varois (La Garde, La Seyne, Brignoles, Draguignan, Fréjus, Cogolin), mais aussi de France Travail et de la Mission Locale de La Garde, du CFB (Centre de Formation du Bâtiment), d’Elan Jeunes 83, de Parcours SAT et des invités marocains de Tibu Africa, dans le cadre d’un partenariat inédit.

A ce propos, Hicham Torkmani, responsable des projets de coopération dans cette ONG (Organisation non gouvernementale), a porté la bonne parole de l’inclusion par le sport des personnes les plus vulnérables, ce qui a bien évidemment résonné avec les établissements d’enseignement et d’insertion du groupe UPV, que sont l’E2C et l’Imsat, Institut méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme. Cette première venue a contribué à nourrir des échanges et des intentions communes, y compris via des programmes d’entrepreneuriat.

Expérience transformatrice

Autre nouveauté cette année, l’apparition de l’IA, Intelligence Artificielle, dans la construction des projets. Plutôt que de s’y opposer, ce qui irait à contre-courant de l’évolution de la société, il était important de mettre un cadre. Ce qu’a fait dans un premier temps Moustafa Marzuk, fondateur d’Utopia Formation. Lui-même « exemple » d’ascenseur social réussi, il a expliqué aux jeunes à quel point les cartes du monde économique sont redistribuées avec l’IA, tout en mettant en garde sur l’outil, certes formidable et dont il ne faut pas avoir peur, mais qui ne doit pas empêcher de penser et de laisser libre court à sa créativité.

Une notion érigée en partition par le chef d’orchestre du Business Game, David Simonian, directeur de l’Incubateur de startup Korner by Klanik à Marseille, parfaitement rompu à l’exercice depuis 4 éditions dans le Var et une trentaine ailleurs en région, qui a régulé les pitchs finaux en conséquence, supprimant toute note afin d’éviter de réciter un texte qui n’aurait pas été approprié sur le fond. Il s'est agi en particulier de tester la capacité de chacun à écouter les autres, à s’insérer dans une dynamique de groupe, à être clair et simple dans les explications, puis dans les prises de parole, à gérer les émotions aussi.

Autant de qualités, et bien autres, qui leurs seront utiles dans la « vraie » vie. L’opportunité de montrer ce dont ils sont capables durant 3 jours, avec de la méthodologie pour y parvenir, est une chance que beaucoup ont su saisir au regard de l’appréciation générale et des coachs en particulier. Pour façonner des projets orientés au choix dans 4 grandes catégories, à savoir engagement responsable et durable, innovation et technologie, créativité, savoir-faire artisanal ou artistique, bien-être, lien social ou de qualité de vie, tout le monde a mis sa pierre à leur édifice, pour terminer sur une belle fierté partagée. Une expérience transformatrice clé pour les jeunes, selon l’expression de Pauline Pennacchi, ingénieure pédagogique dans le réseau E2C France, dans la relation nouvelle avec les entreprises et dans leur capacité à changer leur vie.

Bienveillance au palmarès

Si tout le monde a quelque chose à en retirer, en fonction de sa motivation et de ses attentes, 5 équipes ont été mises sur le devant de la scène pour défendre leurs couleurs devant le jury composé d’une avocate, Hélène Bourdelois, et des dirigeant d’entreprises Jonathan Noble (Swello, parrain l’an dernier), Marc Fernandez (Lapp Muller), Alexis Cornu (Boulangerie Cornu), Véronique Maurel (Ixarys - présidente de l’UPV).

Le palmarès du Business Game a ainsi classé en première place l’équipe de l’E2C La Seyne pour le projet Safe Way de trajets sécurisés tout en préservant les libertés grâce à une application intelligente qui enregistre les parcours habituels et détecte les anomalies. Sécurité/bien-être par la prévention était aussi l’univers (d’ailleurs complémentaire) choisi par l’E2C Nice avec Be Safe, en 2^e position. L’E2C Avignon Vaucluse s’est classée 3^e à la faveur de sa boisson naturelle Blue Energy Drink. L’équipe Elan Jeunes 83 a présenté Find It, une application originale pour retrouver les objets perdus retenue en 4^e position. Enfin, Parcours SAT a partagé, et fait découvrir, l’Esprit Shonen, vertu manga de persévérance et de dépassement de soi, déclinable en salle de sport. Leur 5e place complète le palmarès, tandis que le coup de cœur du jury est revenu à l’E2C Gap pour le concept MediExpress de bus médical itinérant dans le département des Hautes Alpes. Une idée d’autant plus appréciée dans ce territoire très morcelé, où des villages ont peu accès aux soins de proximité.

La solidarité récompensée n’était pas la moindre des valeurs de ce jeu qui en vaut largement la chandelle.