Si « l’espérance est un risque à courir » (Georges Bernanos), encore faut-il avoir des raisons d’espérer et trouver le bon chemin pour continuer d’avancer malgré les aléas de la vie. Le maintien en emploi fait partie des missions d’Enosys et de l’UPV, préservant la dignité de chacun au travers de son activité professionnelle.
« Nous avons une longue expérience du maintien en emploi qui est de plus en plus prégnant », explique Isabelle Innocenti, responsable du service Enosys d’assistantes de service social, de conseillères en économie sociale et familiale, de psychologues du travail de l’Union Patronale du Var. En première ligne sur le sujet, Alice Ponthieux et Marion Le Bihan accompagnent des salariés d’entreprises adhérentes dans le cadre de maladie, accidents, découvertes de handicap…, pour essayer de trouver des solutions de poursuite d’activité. Des situations d’autant plus problématiques pour celles et ceux qui sont éloignés de l’âge de la retraite. Comment fait-on pour ne pas basculer et continuer de travailler ? L’adversité permettant de savoir qui on est et sur qui on peut compter, Enosys endosse et assume ce rôle de révélateur auprès des personnes concernées, de leurs dirigeants et des partenaires incontournables comme la médecine du travail, en l’occurrence l’Aist 83.
Ecoute individuelle…
« Ce sont en effet les médecins qui prononcent les inaptitudes après étude précise et sur le terrain des situations de chacun, mais nous sommes là pour faire partie de la réflexion globale », souligne Alice Ponthieux. « Nous écoutons le problème, par nos expertises nous sommes en capacité d’effectuer l’analyse et le récit de ce que la personne sait et peut faire, nous pouvons orienter vers un bilan de compétences via les psychologues du travail ou les conseillers en évaluation professionnelle ». « Le but de notre action en maintien », ajoute Isabelle Innocenti, « est d’explorer toutes les pistes permettant d’éviter une invalidité totale, lorsque cela est possible bien entendu, en harmonie avec l’envie du salarié et l’aval de l’employeur ». A défaut de maintien ou de reclassement particulier, Enosys passe le relais à d’autres assistantes sociales, à d’autres structures aussi prenant la suite du parcours conduisant à un licenciement, une ouverture de droit Pôle emploi, une formation éventuelle… Des démarches pour lesquelles, en lien avec la médecine du travail, un suivi sur plusieurs mois peut-être effectué par les assistantes sociales de l’UPV.
La question de ce devenir professionnel fait partie intégrante de la feuille de route de ce service interne d’une vingtaine de personnes, en interventions « maison » et en facilitation à tous les niveaux d’aide. Par exemple avec les organismes de reconnaissance de la condition de travailleur handicapé le cas échéant, puis potentiellement auprès de Cap Emploi 83, structure dédiée à la construction de ces parcours et partenaire d’Enosys.
… et collective
Enosys, Cap Emploi, mais aussi la Carsat Var, se retrouvent à une échelle plus large et surtout pluridisciplinaire au sein de la Cellule Maintien en Emploi dont le chef de file est l’Aist 83. « Il s’agit de se retrouver une fois par mois afin de passer en revue tous les dossiers en cours et d’échanger sur chacun en vue de trouver les meilleures solutions possibles. La santé au travail est plus que jamais une question phare qui a besoin de toutes les bonnes volontés. Nous sommes très contentes d’en faire partie, sur l’initiative du docteur Vanessa Trovatello, médecin de l’Aist 83 à Brignoles, dont la passion et la compétence sont tout à fait remarquables », témoigne Alice Ponthieux.
Déployée l’an dernier en phase pilote sur le bassin d’emploi brignolais, la cellule est étendue désormais à l’ensemble du Var, toujours sous la conduite docteur Trovatello. « Le maintien en emploi et la prévention de la désinsertion professionnelle répondent à une obligation légale selon la Loi du 2 août 2021, mais c’était déjà dans notre ADN depuis longtemps », explique-t-elle. « Nous avons anticipé cela depuis fin 2019 en écrivant notre propre façon de faire. La cellule partagée s’inscrit dans ce contexte, en synergie avec la plus-value de chacun, au sein de l’Aist et avec nos précieux partenaires, comme le service social de l’UPV. Ce travail en équipe permet d’être particulièrement efficace au bénéfice des salariés et des employeurs, qui doivent être actifs dans le process, c’est essentiel ».
L’action plurielle d’Enosys en faveur du maintien en emploi contribue ainsi à la qualité de vie (professionnelle et personnelle), mais aussi conjointement à limiter les contentieux en entreprises en courant juste le risque de l’espérance…