Véronique Maurel, présidente de l’Union Patronale du Var et de la CPME 83, ainsi que David Garavagno, président adjoint de l’UPV et président du Medef Var, ont reçu Patrick Martin, le n°2 du Medef, pour une journée d’échanges.
Le siège toulonnais de UPV était le théâtre, le 2 mars, d’importantes rencontres patronales d’échanges avec des chefs d’entreprises du département, mais aussi entre élus CPME et Medef, eux aussi dirigeants de sociétés. L’événement du jour était la venue du président délégué du Medef national, Patrick Martin *, venu parler conjoncture économique, entre autres sujets. Reçu conjointement par Véronique Maurel, présidente de l’Union Patronale du Var et de la CPME 83, et par David Garavagno, président adjoint de l’UPV et président du Medef Var, en présence du président du Medef Sud, Jean-Louis Maurizi, il a abordé un certain nombre de sujets d’actualité, évoqués notamment ensuite devant la presse.
Se revendiquant « provincialiste » et très attaché aux représentations territoriales de son mouvement, il s’est réjoui de sa présence à l’UPV et de la parfaite complémentarité ici entre le Medef et la CPME, « ce qui n’est pas le cas partout », louant la « qualité et la diversité des services rendus aux entreprises ».
Vigilance de rigueur
Si la prise d’informations sur le terrain est indispensable pour que ces dernières soient portées en haut lieu, les flux inverses sont tout autant nécessaires et pour ce faire l’exécutif du Medef est « présent au quotidien à l’Elysée, à Matignon, au Parlement… », a-t-il confié. L’interception d’un récent amendement à l’Assemblée remettant en cause Action Logement est d’ailleurs l’illustration d’une vigilance accrue.
Vigilance aussi sur la conjoncture économique. « On pouvait craindre ces derniers mois l’effondrement économique et social, or on ne le perçoit pas aujourd’hui », a expliqué Patrick Martin, constatant néanmoins un ralentissement dans l’industrie et en termes de créations d’emplois.
Sur le volet énergétique, la forte augmentation des prix, qui avait débuté avant le conflit en Ukraine, crée des situations critiques pour des entreprises que les dispositifs du Gouvernement ne permettent pas d’enrayer. « Nous sommes très pressants auprès des pouvoirs publics en la matière. S’il est de la responsabilité des mouvements patronaux de les expliquer aux entreprises, la première lecture de ces dispositifs n’est pas évidente. Beaucoup de sociétés qui souhaitent en bénéficier renoncent par manque de compréhension ou parce qu’elles ne rentrent pas dans les cases. Nous demandons de corriger et assouplir cela ».
Les services de l’Union Patronale du Var se font à ce propos le relais auprès des entreprises de toutes les aides et textes de loi au fur et à mesure de leurs sorties, de même que des actions CPME et Medef sur ce volet très préoccupant. S’agissant d’énergétique toujours, Patrick Martin a précisé que le « Medef soutient le gouvernement auprès de l’Union Européen sur la filière nucléaire », qui fait l’objet d’un affrontement entre l’Allemagne et ses alliés et la France et ses alliés (de plus en plus nombreux). « L’hydrogène produit à partir du nucléaire doit être considéré comme vert », a-t-il plaidé.
Retraite repoussée (?)
Autre soutien, celui de la réforme des retraites. « C’est de notre responsabilité de transmettre aux générations futures un régime social équilibré. Travailler plus longtemps augmentera la capacité de production de la France. Lorsque l’on reporte l’âge de la retraite, le taux d’emploi des seniors remonte aussi », a-t-il ajouté sur ce sujet pour lequel les deux syndicats patronaux réclament des allègements de charges afin d’inciter au maintien dans les entreprises de cette précieuse main d’œuvre.
« C’est une aberration économique de se priver de personnes expérimentées et de laisser disparaître des savoirs sans transmission alors que nombre de secteurs sont en tension par manque de ressources humaines », prône sur cette question Véronique Maurel, à l’unisson du président national de la CPME, François Asselin.
Reste que dans le bras de fer engagé entre le Gouvernement et les syndicats de salariés, les inquiétudes du patronat sont fortes sur l’avenir de cette réforme, de sa substance financière également, en l’occurrence les 18 milliards d’euros qu’elle est censée produire afin de garantir un équilibre durable. « Tout ça pour ça » redoute Patrick Martin, si ce sujet récurrent n’est une fois de plus pas résolu.
* N’ayant rien dévoilé de ses intentions lors de sa venue dans le Var, Patrick Martin fait partie des prétendants naturels à la succession du président actuel du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, dont il est le vice-président depuis 5 ans. La campagne officielle est désormais ouverte, depuis le 6 mars, en vue de l’élection en juillet prochain